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Albert & Alfred chassent le trésor

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On ne vous fera pas l’affront de vous parler ici de l’appel du 18 juin lancé sur les ondes de la BBC par le général de Gaulle au lendemain de son arrivée à Londres. L’affaire est connue.
Pas plus, nous nous permettrons de nous laisser aller à des jeux de mots éculés tels que « la pelle du… » ou « l’appel du 18 joints ».
smartphoneNon, nous allons nous arrêter sur ce qui s’est réellement passé la veille de cet appel dit du 18 juin. Nous sommes le lundi 17 du même mois et à Bourne End s’éteint Arthur Harden, co-lauréat du prix Nobel de chimie en 1929 avec Hans von Euler-Chelpin pour leurs travaux sur la fermentation des sucres et l’action des enzymes de fermentation. Ce même jour, le maréchal Pétain prend la direction du gouvernement français et en profite pour en appeler à l’arrêt des combats. C’est la capitulation.
Plus loin de la vieille Europe, à 10h48, dans la forêt amazonienne, alors que les moustiques attaquent sans trêve, deux hommes sont sur les traces d’une civilisation disparue et d’un possible trésor oublié. Ces deux hommes ne savent rien du conflit mondial en cours. Ils ont embarqué sur un vieux rafiot déglingué dans un port portugais des environs de Mulhouse et ont traversé l’océan en effectuant toutes sortes de corvées pour payer leur voyage. Ces deux jeunes hommes sont partis à l’aventure sur la foi d’un papyrus daté du 18 juin 1491, bien avant la prétendue découverte de ce continent par l’escroc Christophe Colomb qui prenait son monde pour des pigeons, découvert dans une malle familiale trouvée dans le grenier de la maison d’une tante éloignée. Ce précieux document ne laisse nulle place au doute, un trésor est à aller chercher dans la forêt vierge, au pied d’un chêne déjà centenaire à l’époque. Un plan précis indique la route à suivre depuis le port de Vladivostok pour rejoindre le cœur de la forêt tropicale. Rien de bien compliqué en somme.
Alfred et Albert, les deux frères jumeaux intrépides nés de pères et de mères différents, sont complémentaires. Si Albert a perdu son encéphale droit à la suite d’une grippe mauvaise, Alfred a perdu la partie gauche lors d’un regrettable accident de badminton, montrant en cela combien alcool et volant ne font pas bon ménage.
Alfred est passé maître dans l’art de se frayer un chemin dans l’impénétrable enfer vert à coups de dynamite. Mais la nuit tombe et Albert a décidé qu’il était l’heure de dresser le camp. Il monte la tente et sort la casserole pour concocter un réconfortant caldo verde de derrière les fagots. Contre l’arbre proche, il a accroché le coucou tyrolien qui ne le quitte pas et lui permet de savoir l’heure exacte. Comme tous les jours, il attendra minuit pour décréter qu’il est l’heure d’aller se coucher.
Alfred attend que le repas soit prêt en fumant une longue pipe et en lisant une fois de plus la carte au trésor. Il a le dos appuyé contre le tronc d’un chêne largement plus que centenaire lorsque, tout d’un coup…


A suivre

Mots-clés: Michel Loiseau, le Palmier, humour